Enfin seulement quelques uns, nombre de Zofingiens sont devenus célèbres par leur parcours de vie !
Henri Guisan (1874-1960)
Henri Guisan voit le jour le 21 octobre 1874 à Mezières (VD) où son père exerce la profession de médecin de campagne.
En 1893, il obtient le baccalauréat ès lettres après avoir fréquenté le collège classique cantonal et le gymnase à Lausanne. Il est admis membre de la Société d’étudiants de Zofingue en 1893. Il fut membre de la section vaudoise, qui lui décerna un ruban d’honneur, et également de la Fribourgeoise. Il entreprend des études de médecine qu’il abandonne bien vite pour s’orienter vers l’agronomie.
Dès 1897, il exploite un domaine agricole situé à Chesalles-sur-Oron et fonde un foyer en épousant Mary Doelker.
Incorporé dans l’artillerie de campagne, il est promu lieutenant en 1894, et accède successivement à tous les grades jusqu’à celui de commandant de corps en 1932. Lors de son passage à l’état-major général, il est transféré dans l’infanterie. Il est désigné en 1939 Général de l’armée suisse par l’Assemblée fédérale. Il prononce le 20 juillet un rapport d’armée retentissant au Grütli, faisant prendre conscience de la gravité des temps. Il est l’auteur de la stratégie du réduit national, tendant plus à une résistance sur place qu’à une stratégie de mouvement. Une fois la guerre finie, il se consacre à la philanthropie (Don suisse) et n’en demeure pas moins actif au sein des Vieux Zofingiens. Ses funérailles réunissent plus de 300’000 personnes.
Charles-Ferdinand Ramuz (1878-1947)
Admis à l’été 1897. Licencié en lettres classiques en 1901. Enseignant, écrivain et poète. Dès 1902, il passe de fréquents séjours à Paris, notamment pour y rédiger une thèse de doctorat, qu’il abandonnera assez rapidement pour se vouer à l’écriture. Premier recueil de poésie en 1903. Il participe à la rédaction des Cahiers vaudois avec son frère de couleurs Ansermet. Il publie son premier roman en 1905 (« Aline ») auquel beaucoup succédèrent. Il développe un style propre et puissant ainsi qu’une identité culturelle affirmée. Il devient ainsi naturellement membre du jury Rambert en 1941, lequel lui sera attribué deux fois, en 1912 pour « Aimée Pache, peintre vaudoise » et en 1921 pour « Passage du poète ». Il est également récipiendaire du Prix Schiller en 1936. Son expérience de la vie sociétaire est assez mitigée, reconnaissant ne jamais avoir pu se plier aux us et coutumes.
« J’ai été un médiocre « étudiant » (en ce sens-ci) et j’en ai maintenant conscience, m’étant montré distant, distrait sans doute, volontiers renfermé ; très incapable de prendre au sérieux un tas de petites cérémonies, importées d’ailleurs d’Allemagne ; assez dépourvu enfin de cet esprit de repartie sans lequel on fait triste figure entre garçons du même âge réunis pour se divertir. C’était bien ce que j’avais craint : je venais d’entrer en contact avec les hommes mes semblables, et je voyais que les relations que j’aurais avec eux ne s’annonçaient pas comme devant être faciles ; non qu’il y eût de leur faute et je ne leur reproche rien, mais il y n’y avait pas de ma faute non plus : il n’en faut accuser qu’une opposition de natures, mais singulièrement irréductible. Il était défendu, par exemple, de se servir d’un parapluie quand on était « en couleurs » ; je m’y étais obstiné bêtement, jugeant l’interdiction ridicule, et décidé à ne me conduire en tout que d’après mes sentiments ; d’où scandale et admonestation du « Fuchs-major », mais récidive de ma part. Finalement, mon pauvre parapluie avait été solennellement et publiquement mis en pièce. »
Découverte du Monde, Charles-Ferdinand Ramus, 1939
Ernest Ansermet (1883-1969)
Admis en hiver 1901, il est décoré du Ruban d’honneur de la Vaudoise en 1954. La société de Belles-Lettres le déclare son ami en 1956. Licencié en sciences et mathématiques, il enseigne de 1906 à 1911 et de 1914 à 1915 au collège, à Lausanne. Durant ses années d’enseignement, il fait plusieurs séjours à Paris, Münich et Berlin pour apprendre l’art de la composition. Il dirigera son premier concert en 1911 à la tête de l’orchestre du Kursaal de Montreux. Avec son frère de couleurs Ramuz, avec lequel il entretient une amitié étroite tant sur le plan intellectuel que culturel, il apporte son soutien à la création des Cahiers vaudois. Avec les Ballets russes, il sillonnera le monde jusqu’en 1923. Il fonde en 1918 l’Orchestre de la Suisse romande (OSR) dont il sera le Chef attitré jusqu’en 1967. Sa personnalité reste à ce jour toujours fortement attachée à cet orchestre dont il assurera le rayonnement bien au-delà de nos frontières. Il aura toute sa vie durant une influence notable sur le monde culturel romand. Reconnu de ses pairs de tous horizons, adulés dans le Pays de Vaud, il sera docteur honoris causa des Universités de Neuchâtel et de Lausanne, citoyen d’honneur des villes de Lausanne, Vevey et Genève, et Commandeur de la Légion d’honneur.
Abraham Daniel Meystre (1812-1870)
Admis en été 1836. Après des études de théologie avortées, il entreprend des études de droit à l’Académie de Lausanne. Avocat de profession, il sera nommé Préfet du district de Lausanne en 1845 puis procureur général pour l’est vaudois. Proche du parti radical, son engagement politique le pousse au Grand Conseil dès 1846 puis au Conseil national. Il intègre ensuite le Conseil d’Etat vaudois dont il prend la présidence en 1860. Premier président, à sa création, du Cercle démocratique en 1843. Sa fibre sociale le pousse à fonder en 1846 la Société vaudoise de secours mutuel dont il sera président, ainsi que l’Association du peuple travailleur, qui aura pour mission de promouvoir l’éducation des ouvriers. Franc-maçon, il sera grand maître de la loge Alpinia. Membre honoraire d’Helvetia, ses deux fils joueront un rôle essentiel dans l’histoire de cette Société.
Constant Fornerod (1819-1899)
Admis en hiver 1836. Il étudie le droit à l’Académie de Lausanne puis à Heidelberg. Professeur de droit romain à l’Académie de Lausanne, il devient Chancelier du Conseil d’Etat en 1848. Il y entrera quelques années plus tard lorsque Druey accède au Conseil fédéral. En 1851, il préside le Conseil d’Etat et intègre le Conseil aux Etats en 1853. Il entre au Conseil fédéral en 1855, succédant à Druey. Quitte la vie politique pour se consacrer à une carrière dans la banque.
François Briatte (1805-1877)
Vaudois d’origine française, il suit des études d’agriculture et de sylviculture pour devenir plus tard inspecteur forestier. Élu au Grand Conseil vaudois en 1837, il en sera l’un des radicaux les plus tenaces. Participant à la révolution de 1845 aux côtés de Henri Druey, il accède au Conseil d’Etat en mars. Député à la Diète, il devient dès 1848 Conseiller aux Etats, dont il exercera à plusieurs reprises la Présidence. Il fut en outre l’un des membres fondateurs de la Section vaudoise et était présent à l’Assemblée à Zofingen en 1820.